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Forum sur les violences conjugales, le 5 février 2016

Après les discours d'accueil et le passage des dix petits films, Synthèse de Maguy Maruejouls vice présidente régionale du CIDFF Pas de fatalité La répétition, le silence Ce qui est important : la promotion de la femme ; l'égalité On reparle de la lutte contre les stéréotypes et contre la banalisation Pour l'enfant : grave de banaliser quand elle dit dans le film "c'est pas grave, il m'aime" Donc on pourrait taper quand on aime ? Le singe : penser que la virilité passe par la violence, par le corps ? L'indifférence collective Intervention de la gendarmerie : Capitaine Jolivet de la Brigade de Libourne….. 129 communes 160 000 habitants 11 unités de gendarmerie Sur ce territoire 6000 crimes et délits : pas plus qu'ailleurs 2015 : 920 faits de violences aux personnes dont 500 non crapuleuses 120 atteintes sexuelles 429 victimes de violences intra-familiales 84 °/° de femmes ; le reste des enfants et des hommes On fait la différence entre la sphère conjugale, la sphère proche : parents, enfants, beaux-parents la sphère élargie : petits enfants, gendres, neveux… 429, dont 281"conjugale",135 "proche" 13 "élargie" Ce n'est pas habituel de divulguer ces chiffres dans la presse. NB : si des personnes ont des difficultés pour se faire entendre (écouter) auprès d'un gendarme, qu'elles reviennent, et passent au delà de cette personne, que des notes soient prises de cette démarche, que la hiérarchie sache Le plus fréquent : en fin de journée En fin de semaine et la gendarmerie est en difficulté pour répondre à ces situations d'urgence Dans la gendarmerie, il y a une intervenante sociale par l'intermédiaire d'une asso Une convention existe avec VICT'AID Un intervenant social à plein temps depuis la ZSP( zone de sécurité prioritaire) pour apporter de la sérénité renforts en personnel, appuis financiers. La difficulté, pour ces femmes, c'est : Si elles "judiciarisent": pas de revenus, pas de soutien famille, donc seules, et par conséquent : 90°/° des femmes minimisent les faits après la "crise" : "Elle est débordée, elle appelle, quand on arrive, elle minimise" On revient sur les lieux à de nombreuses reprises, et on recueille à chaque fois les paroles et les faits, même si cette personne ne veut pas que ce soit porté devant la justice. Pourtant ces faits relèvent des infractions pénales Vic'aid aide bien à trouver une solution pour un équilibre de la victime, des enfants : Délocaliser la victime face à des menaces économiques, psychologiques NB du Sous-préfet : il existe maintenant - une permanence avec une entrée séparée "point d'accès au droit" avec des asso, dont vict'aid - Une permanence d'avocats, le vendredi sur RV "défenseurs des droits" : gratuit, anonyme. Mme Pelissier, intervenante sociale : Dans la compagnie, on intervient sur les brigades de Castillon, et Ste Foy Service d'aide aux victimes : Juristes, Psychologues, Intervenants sociaux, Administrateurs Les gendarmes nous amènent les personnes 1ère évaluation par tel et on propose une démarche - d'accompagnement social (mairie, hôpitaux, services sociaux…) - d'accompagnement pour déposer plainte vers juriste, vers psychologue - pour relogement et aide financière (MDSI, CCAS, MSA, foyers du LIEN) pas de limite dans le temps pour accompagner. En effet, parfois, il faut du temps pour cheminer et se libérer de l'emprise, et faire évoluer le processus. Une demande d'une personne dans la salle : Elle décrit la situation : "Il avait une obligation de soins psy, mais il n'a pas de suivi de soins. Tout est arrêté." Il lui est répondu qu'il faut signaler au juge d'application des peines Elle ajoute : "il est intelligent, manipulateur, enfer pour la famille et pour les employés. Personne n'ose faire une démarche" : On lui répond qu'il est possible de protéger les sources et passer directement au juge d'application des peines ou contacter le service d'aide aux victimes qui se tournera vers le juge d'application des peines. La personne ne parle que de cette terreur de l'entourage qui n'ose pas bouger. Autre intervention d'une A.S. : la gendarmerie demandait un certificat médical ITT pour caractériser la violence Réponse : pour déposer plainte, il n'y a pas nécessité de certif dans le cas de violence conjugale si elle fuit la maison avec ses enfants : où aller ? Réponse : la gendarmerie peut contraindre le monsieur à quitter le domicile et laisser femme et enfants dans la maison, Il existe depuis 2010 "une ordonnance de protection" : passage en urgence devant le juge pour mettre en retrait le conjoint violent. Echanges qui suivent avec intervenants et la salle Oui, parfois, comment, en urgence, mettre la mère et les enfants à l'abri ? Nos limites et la complexité ! Trouver quelqu'un qui l'écoute, quelqu'un qui la croit Qualifier la dangerosité Où en est le couple ? En bout de course, parfois difficile d'éviter le drame ! Mettre à l'abri les victimes, trouver un foyer, une famille amie qui héberge Urgences psychiatriques : c'est compliqué: hospitalisation d'office, la personne peut sortir le lendemain de son entrée. Problème de la prise en charge psy. Une solution : une garde à vue de cette personne et donc ainsi, on alerte le magistrat, c'est une mesure de protection. Pour la femme, elle a eu le courage de parler et de dénoncer une fois, elle doit le redire. Souvent, c'est la 1ère fois qui est difficile. Non, chez cet homme, ça ne passera pas tout seul, il y a eu, il y aura des coups ou…, Surtout s'il n'y a pas séparation,, s'il n'y a pas de soin. Quand il y a des enfants, c'est presque plus simple : l'urgence, c'est protéger les enfants. Après-midi Impact sur les enfants exposés aux violences conjugales. Maguy Maruejouls : - Maltraitance peut se sur-ajouter à la violence conjugale, - Violence subie en voulant protéger et/ou défendre leur mère - Indirectement : sentiment d'insécurité, peur : Le climat est tendu, enferme l'enfant ; il se tait pour éviter d'allumer l'étincelle qui peut déclencher la violence Chez les ados, on voit bien comment cette ambiance a impacté leur développement. Ces enfants sont parfois pris en otage dans le conflit parental : pour eux conflit de loyauté. Ils veulent seulement que ça s'arrête, qu'ils puissent vivre leur enfance. Ça atteint la légèreté de l'enfance, le souvenir reste, les schémas s'installent : banalisation de cette violence et la reproduire dans son entourage d'enfant, dans sa future vie d'adulte. On inculque ces stéréotypes aux générations futures Cette violence peut être : vouloir tout contrôler, tout maîtriser. Ce n'est pas seulement des coups. Si on protège la mère, on protège les enfants. On ne peut pas être un bon père et un mauvais époux Parfois les mères n'osent pas dénoncer les violences de peur qu'on leur retire leurs enfants On doit bien désigner l'agresseur et faire reconnaître les violences comme délit pour lui, agresseur et pour ses victimes directes et indirectes. On retombe sur la protection de l'enfance Mesures d'AMO et mettre la parole de l'enfant hors de la cellule familiale. Ces enfants se trouvent dans un conflit de loyauté : se taire, ou parler et "trahir" ? Recueillir sa parole, le protéger, un lieu neutre. Bien sûr cette mère perturbée n'est pas épanouie. Parfois l'homme s'arrange pour qu'elle n'ait pas de lien avec l'extérieur, ou face à la société il fait bonne figure. L'enfant sent, sait tout cela. Madame est parfois difficile à aborder. Qu'elle puisse être écoutée sans jugement. Parfois ambivalence de ses sentiments, elle a aimé cet homme. Attention au mode de garde : où le père va-t-il voir ses enfants ? Là aussi, les protéger, un lieu neutre. Si l'enfant doit être éloigné : ne pas hésiter Attention aux menaces, même verbales contre les enfants, contre la famille de la mère, contre la mère. Tout cela pour punir la mère. …Les enfants grandissent avec toutes ces paroles, toutes ces images. Cet enfant pourra-t-il avoir plus tard de rapports apaisés ? Ces enfants intègrent ce mode de fonctionnement. Quand séparation après violence, la médiation ne marche pas : les 2 personnes du couple sont reçues séparément et on recueille la parole de l'enfant, on lui demande son avis. Les hommes violents ont eux-mêmes été victimes de violence. On peut se réparer pour changer le cours des choses. Comment être dans une période où on s'arrête, on réfléchit sur son fonctionnement et on se repositionne ? Dire à la femme "vous n'êtes pas abonnée à la violence"… Mais on peut aussi dire à l'homme "vous n'êtes pas abonné à la violence" Hébergement, écoute, accompagnement, soutien psy… (le LIEN) B. Basson Hébergement d'urgence depuis 1991 Quelle plainte à la gendarmerie ? quelle mise à l'abri ? Voir réseau familial, amical, social. Accueillir à l'instant T. Permettre à la femme, à l'homme (2°/°) qui n'a pas préparé son départ, en difficulté/ à l'autonomie financière, qui s'est enfui (e), une mise à l'abri, de se poser. L'orienter vers des professionnels (CIDF) NB : Parfois se retrouver dans un groupe en détresse, c'est double peine Donc, 3-4 : une communauté de situations Parfois manque de place parfois, il faut délocaliser, mais pour les enfants ça veut dire : changement d'école. Il n'y a pas d'échec, mais plutôt des cycles départ, retour… Si c'est préparé en amont, on a des solutions. Parfois, n'ayant plus d'estime d'elles mêmes, elles peuvent penser qu'elles ne peuvent rien faire. Le traitement des situations est complexe. Dans les territoires ruraux, mise à l'abri, pas loin, mais confidentiel. Sortir la femme avant de sortir l'homme, et qu'elle ne soit plus tracassée ex : avant-hier, une femme de Troyes dans l'Aube, est arrivée avec 2 enfants ; fuite du mari, du réseau familial On a accueilli des femmes qui travaillent, donc on peut voir avec les employeurs pour les changer de secteur, pour un logement avec le 1°/° patronal le chemin est fait de certitudes et de doutes. Il peut y avoir harcèlement Mais si elle coupe son tel : elle se coupe aussi de ses liens. On demande de ne pas dire où elle est. Marie-Line Tosi… , juriste au CIDF de Libourne Antennes à Libourne et Castillon au CCAS Violences conjugales 2013 : 180 2014 : 230 2015 : 300 Au CIDF de Libourne: lieu convivial une juriste, une psychologue clinicienne, une conseillère professionnelle Elle arrive en souffrance, détruite, même par des violences psychologiques graves : rabaissement, prostrée, ne peut pas regarder l'interlocuteur…Il nous faut du temps. Par la violence conjugale, le partenaire prend le pouvoir sur l'autre, contrôle l'autre, isole l'autre. Ce dernier n'est plus un sujet de droit, mais objet sous emprise. Le rapport de dominateur empêche l'écoute de l'autre, le but est de le détruire. Dans ce lieu, on est clair : on écoute, on nomme ce qu'elle vit. "je ne peux pas sortir de chez moi" nous renvoyons : "vous êtes séquestrée" "il dit que je suis grosse" on lui dit "c'est une violence psy" C'est hors la loi ; la violence psychologique est interdite, c'est un délit. On peut porter plainte. Certains conjoints empêchent leur femme de travailler ou bien confisquent le salaire. Nous appelons "cycle de la violence", le fait que l'homme peut n'être violent que par moments, que la femme se met à espérer, pense que l'homme a compris, va s'améliorer et elle retourne avec lui. Elle porte plainte, puis elle la retire, elle s'en va, puis elle revient. 1ère phase, escalade de la violence : il reproche tout et n'importe quoi. Pour éviter les scènes, elle se plie et vit dans la peur 2ème phase, elle n'y arrive pas : colère de l'homme et cette violence la sidère 3ème phase, transfert de la responsabilité : c'est elle, le problème, c'est elle qui rend son mari comme ça. Elle endosse la responsabilité de sa colère à lui. 4ème phase tout se calme : il peut même se montrer gentil, il peut même dire qu'il va se faire soigner. Elle se remet à espérer : elle revient, elle retire sa plainte. Et le cycle reprend Colère.. Le travail, c'est mettre des mots sur ce qu'elle vit, elle n'est pas responsable, elle ne se culpabilise plus. Là, elle peut s'en sortir. Ce qui est super c'est le partenariat, la complémentarité des rôles et des accompagnements auprès de ces femmes violences conjugales - Avant 1992 : = "sphère privée" - 1992 : on nomme "infraction pénale" on peut porter plainte et être reconnue comme victime. Se reconstruire en étant reconnue comme victime. - 2010 : nouveau dispositif "ordonnance de protection" porter plainte auprès du juge aux affaires familiales, et une ordonnance permet éviction du conjoint, avec interdiction d'approcher madame. - 2014 : égalité réelle entre les hommes et les femmes Stages de responsabilisation pour les auteurs de violences pour éviter récidives Médiation qu'à la demande de la victime. N° tel : 3919 7 jours sur 7 n'apparaît pas sur les factures Il existe aussi un n° de tel "grand danger" remis par le procureur à généraliser dans la France entière. Dans les écoles : Discours permanent des éducateurs : "la violence n'est pas une réponse" ; Egalité fille-garçon ; qu'est ce que la virilité ?… Que l'enfant trouve l'interlocuteur à qui il pourra confier ses peurs ou ses soucis Repérer et décrypter les comportements qui ne sont pas, ou sont trop, dans la norme En recherche de partenaires, de réseaux sous le sceau du secret : nous avons les mêmes préoccupations pour protéger, et éduquer ces enfants. On ne peut pas vous humilier, On ne peut pas vous manquer de respect, Ne pas banaliser, s'il pense que l'amour c'est le contrôle de l'autre Réciprocité dans le couple. Maurice NEVEL , médecin : l'escrime et la reconstruction L'escrime, outil thérapeutique, aide à la reconstruction pour les femmes victimes. Ces agressions ont des conséquences physiques et psychologiques. Les formules et lieu commun à bannir du langage et qui ne sont pas acceptables "Qui ne dit mot consent" "L'occasion fait le larron" Si elle ne réagit pas, cela ne veut pas dire oui. Ces personnes qui ont souffert ne sentent plus leurs limites, elles ne se sentent pas victimes, elles se sentent coupables, troublées dans leur relation à l'autre. La composante psychologique de ces personnes est touchée. Compréhension des mécanismes de l'agressé et reconstruction. En prenant conscience que mon corps réagit, reconstruire ses barrières d'énergie, qu'elle ne permette plus à personne de l'agresser Une équipe travaille avec des regards complémentaires et un protocole pour la reconstruction. Pendant la séance : Médecin, Psychologue, Kiné-ostéo, Un coordinateur Groupe de parole au CIDFF Libourne : on se reconstruit individuel., mais dans et par le groupe


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